Rien de tel pour s’aérer et s’instruire que d’emprunter une allée forestière bien engageante … la balade peut commencer…
Très vite les questions fusent : comment reconnaître certaines variétés d’arbres qui se ressemblent…
Par exemple, quelles différences y a t’ il entre le chêne pédonculé et le chêne rouvre (sessile) :
Pédonculé : le gland avec sa cupule est rattaché à la branche par un long pédoncule à l’inverse la feuille est rattachée avec un court pétiole ou queue. Les glands sont bien séparés les uns des autres.
Rouvre ou sessile : Le gland a un court pédoncule mais la feuille a un long petiole. Sur la branche les glands sont regroupés en amas comme un oeuf
La faune anime la forêt et amuse les randonneurs.
Mais qui se cache derrière cet arbrisseau?
Me cacher! moi jamais…
Très téméraire, ce faisan vénéré peut parfois se montrer agressif, mais aujourd’hui, il a décidé de parader et vient nous montrer son superbe plumage, la queue du mâle peut atteindre 2m de long!
Plus prudente et perchée sur une branche sa belle l’admire!
Au détour d’un chemin, de drôles de champignons nous attirent…mais attention! Il faut se méfier de ces beaux spécimens, il s’agit du coprin-pie qui n’est pas recommandable..
C’est un comestible médiocre, sa chair est très mince et se liquéfie très rapidement, de plus son odeur est franchement désagréable. Il est facilement identifiable grâce à son chapeau bigarré (= chamarré, bariolé) s’étalant par la suite en se déchirant avant de tomber en déliquescence (se désagrège en se liquéfiant) et à son pied souvent de grande taille. On le rencontre de Juin à Novembre dans l’humus des bois de feuillus, avec une préférence pour les hêtres, plus rare sous les conifères. Peu commun. C’est toujours un plaisir de le rencontrer.
Au plus profond de la forêt nous découvrons une cépée de chênes, majestueuse! Hautaine!… Les riverains de la forêt ont appelé cette cépée « les 4 frères » car les troncs issus de la même souche, sont réguliers et surtout semblables. Ces arbres ont plus de 150 ans et on été remarqués par l’association A.R.B.R.E.S qui attribue un label pour répertorier et préserver certains sujets d’exception.
Cépée de chênes : les 4 frères
Et que devine t’on au milieu de la cépée?
Une micro-tourbière! C’est un milieu humide où se forme la tourbe par l’accumulation de débris végétaux . Les tourbières, comme la plupart des zones humides, n’étaient autrefois considérées que comme des marais putrides, insalubres, inquiétants et dangereux, aux eaux croupissantes porteuses de miasmes et peuplées de créatures glauques et malfaisantes… Il fallait à tout prix les assécher, les assainir, au nom de la salubrité publique. Ce n’est que très récemment, depuis une trentaine d’années seulement, que l’on a pu mieux cerner et comprendre le rôle majeur qu’assurent ces milieux et admettre l’intérêt, voire la nécessité, de leur conservation. Situées à l’interface entre les milieux terrestres et aquatiques, les tourbières sont de formidables réservoirs de vie.
Dans la brume surgit un percheron fumant des naseaux!
En harmonie avec la forêt ces forces de la nature aident au débardage. Ces chevaux de trait sont impressionnants mais d’un tempérament paisible, docile, sociable et travailleur,… le rêve pour un conducteur de travaux!
et très vite voici les curieux…ou plutôt curieuses : 3 femelles et la petite pouliche noire.
Il faut savoir que les percherons naissent tous « noirs » et, selon leur génétique, deviennent blancs plus ou moins rapidement en passant du gris au pelage pommelé ou tâcheté parfois en étoiles. A ce sujet, la petite pouliche s’appelle.. Dénéb! C’est pourtant « co(s)mique ».. elle porte le nom d’une étoile « Dénéb » : la plus brillante de la constellation du cygne… qui a dit que ce n’était pas un nom de cheval? N’est’ elle pas superbe?
Allons de surprise en surprise..
Regardez bien ce tronc d’arbre…Un visage y est naturellement sculpté, dame « nature » nous observe!
Ce châtaignier tricentenaire a reçu le label d’arbre « remarquable », il est donc préservé à vie. Quelle chance!
Continuons à parler d’arbres ou plutôt d’une allée… devinette : Qu’est-ce qu’une allée de trognes?
Ce n’est pas l’essence de l’arbre qui fait « la trogne »…mais sa taille régulière et sévère. Le plus souvent se sont les saules, les chênes qui étaient ainsi taillés pour la production du bois, on les appelle aussi des « tétards ». Ici ce sont 3 rangées de tilleuls qui forment une allée de promenade ombragée et odorante… Voilà qui réveille les papilles…
C’est la fin de cette balade captivante et instructive,retour au château pour un chocolat chaud au coin du feu… de bois, bien sûr!