Autour des palombes : plusieurs observations de ce magnifique rapace en 2011 au château de Bourgon :
Le premier a été pris malencontreusement dans le piège à renard en juillet 2011 puis relâché aussitôt sa découverte . Identification de l’espèce par David Madiot de la MNE : « merci pour la photo qui est sans équivoque. Autour des palombes à 100%. Il ne s’agit pas d’un jeune de l’année, mais d’un adulte ou subadulte. Pour le sexe, je ne m’y risquerai pas sur la base d’une photo, mais selon vos observations (taille d’une buse), il s’agit très probablement d’une femelle. »
Un autour des palombes avait déjà été observé il y a environ un an par monsieur D.Madiot dans la barrière de Douglas en forêt de Bourgon bien visibles du château. Il y sont donc implantés.
Le 15 octobre 2011, un nouvel autour des palombes s’est pris dans le piège à renard. Cette fois il s’agit d’un jeune avec l’oeil jaune et des tâches plus grossières sur le torse. Identifié sur photo et vidéo par David Quinton.
L’ Autour des palombes est un puissant rapace diurne de taille moyenne, mais on note une grande différence de taille entre les sexes. Le mâle autour est approximativement plus petit d’un tiers que sa compagne ; il est de la taille d’un épervier femelle. La femelle est du même gabarit que la buse variable. Le mâle a le dessus gris bleuté, tandis que la femelle est gris ardoise. Le dessous est blanchâtre finement zébré de gris. Il arbore un large sourcil blanc au-dessus de l’œil dont la couleur de l’œil fonce avec l’âge. De jaune pâle chez le jeune, l’œil devient orange vif chez l’adulte âgé. Ses larges ailes paraissent arrondies en vol et sont proportionnellement plus longues et plus pointues que celles de la femelle d’Epervier d’Europe. Il se distingue de la buse variable par sa queue plus longue. Ses couvertures sous-caudales sont duveteuses et d’un blanc pur. En vol, les deux sexes montrent des rémiges secondaires saillantes. Les jeunes diffèrent des adultes par leur coloration. Ils sont plus bruns dessus et ils ont le dessous taché avec de grossières rayures brunes.
L’Autour des palombes bénéficie d’une protection partielle sur le territoire français depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire]. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l’enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu.
Redoutable chasseur d’oiseaux, l’autour des palombes est un rapace diurne des régions boisées. Plus grand que l’épervier d’Europe, longue queue assez large. Mâle : dessus gris, dessous gris pâle strié, sous-caudales blanches, parotiques et calotte noirâtres, sourcil blanc. Femelle : beaucoup plus grande que le mâle avec une fois et demi son poids. Même description en beaucoup plus terne. Dessus gris brun avec le dessous plus clair.
Il habite aussi bien dans les massifs de conifères (épicéas, pins, mélèzes) que dans les boisements feuillus plus clairs tels que les chênaies et les hêtraies.
Comme la plupart des rapaces, il est très discret en dehors de la période de reproduction. Le couple règne sans partage sur un vaste territoire de chasse pouvant couvrir de 2 000 à 5 000 hectares. Les autours des palombes qui nichent dans nos pays sont sédentaires et sont rejoints en hiver par des oiseaux originaires de contrées plus nordiques ou orientales. La formation des couples a lieu durant l’hiver et il n’est pas rare d’observer des ébauches de parades nuptiales dès le mois de décembre lors de belles journées ensoleillées. C’est au début du printemps, époque de la parade nuptiale, que l’autour des palombes est le plus facilement observable. La femelle en prend l’initiative : elle s’élève en planant puis descend en piqué au-dessus de la forêt. Les chants sont principalement émis en avril. Parfois mâle et femelle volent de concert au-dessus de leur territoire. Leur vol aux battements d’ailes amples et lents ressemble à une sorte de ballet aérien.
Une fois le couple formé, le mâle amorce la construction du nid. Cependant, si un ancien nid se trouve à proximité, la femelle le remet en état et l’utilise. Il est généralement placé dans un grand arbre, à une hauteur respectable, entre 10 et 30 mètres.
C’est en avril-mai que se déroule la ponte de 3 à 4 oeufs couvés uniquement par la femelle pendant une période de 35 à 38 jours. Les jeunes prennent leur envol de 36 à 40 jours après l’éclosion. Ils sont aptes à chasser seuls environ un mois après leur envol. L’erratisme juvénile conduit les jeunes oiseaux à quelques dizaines de kilomètres de leur lieu de naissance alors que les adultes restent fidèles à leur territoire toute l’année.
Ses proies de prédilection sont les oiseaux de toutes sortes y compris les rapaces de petite taille. Les pigeons sauvages et domestiques, les tourterelles constituent un menu privilégié. Etourneaux, grives, merles noirs, corneilles, geais sont également des proies appréciées. Plus rarement il chasse des perdrix grises mais il ne dédaigne pas non plus levrauts et lapins de garenne. Il est capable de chasser des proies de grande taille en raison de son impressionnante puissance, de sa rapidité et son agilité en vol.
Les oiseaux étrangers hivernants dans nos pays sont principalement des juvéniles et fréquentent préférentiellement les milieux ouverts comme les plaines et les plans d’eau.